Shetlands du Sud

Shetlands du Sud
Gorfou Macaroni à Elephant Island

jeudi 26 février 2009

26 février, je quitte l'incroyable hospitalité de Jorge et sa famille...

Personne n'avait besoin de me convaincre de la gentillesse et de l'hospitalité des Argentins, mais je tombe encore sous le charme de ces gens si chaleureux et généreux. Aurait-il fallu qu'ils me donnent plus que ça aurait été difficile ! Accueillie comme une reine dans leur maison qui fait office également de gîte, j'ai bénéficié de la plus belle chambre, ai eu accès à volonté de ce qu'offrait leur finca (exploitation) et surtout ai été traitée comme leur fille et amie. Mes journées se sont donc déclinées, au choix et selon mes envies, en grasse matinée au bord de la piscine, en randonnées à cheval à travers les immenses plantations fruitières de la région, en tour en avionnette au-dessus de la ville, en virée en "boogy" (? je ne connaissais pas, mais tant de fierté dans le regard de Jorge de pouvoir m'offrir ce tour dans cette auto des sables...), en balade nocturnes dans la petite ville, en leçon de cuisine argentine, en découverte des lagunes remplies d'oiseaux (allez, je me suis prêtée à mon rôle de guide-naturaliste et ai expliqué les flamands roses et les hérons avec plaisir), en interview à la presse, ravie de pouvoir raconté l'Antarctique à ses lecteurs, en soirées entières à évoquer les voyages à vélo...
J'ai rencontré Jorge en 2003 sur les routes de Mendoza, durant un soir, et 5 ans après, il m'a offert tout ce que la petite ville de General Alvear peut m'offrir : 5 magnifiques journées de découverte, de partage et d'amitié...
Ce soir, je pars pour Buenos Aires, avec de magnifiques couleurs dans les yeux. Mais mes amis portenos seront là pour m'accueillir et m'offrir une dernière soirée dans ce pays que, décidément, j'adore...





























vendredi 20 février 2009

20 février : la saison 2009 se termine…

Bien plus soudée et plus détendue que précédemment, l’équipe de naturaliste s’est épanouie entièrement durant cette toute dernière croisière de la saison : chacun a vraiment eu conscience que nous étions là pour nos derniers jours en Antarctique, et a donné le meilleur de soi-même. A terre ou dans les zodiacs, pour les passagers, mais aussi le soir sur le bateau pour profiter de cette ambiance si particulière qui règne dans les huit-clos. Adopter cet état d’esprit m’a permis de m’émerveiller comme si c’était la première fois que je partais en Antarctique, et du soir au matin, me levant avant le réveil « officiel » pour un tour à la passerelle et me couchant après y avoir observé les derniers rayons du soleil, je me suis délectée de ce que la Nature nous a offert : des ballets de petits rorquals nageant à moins de 50m du zodiac, des phoques léopard s’amusant autour de nous et posant parfois même le museau sur les boudins, des petits manchots venant goûter nos pantalons, une otarie leuciste éclatante de blancheur au milieu de ses compatriotes à la fourrure brune, des colonies de pétrels géants qu’on pouvait approcher à presque les toucher, etc, etc, etc… Couchers de soleil époustouflants alternaient avec tempête de neige, ciel bleu étincelant avec vents glacés, et pourtant, on avait toujours la pêche !
Comme la saison fut dense et intense, comme c’est une expérience particulière, humainement et culturellement…

On parle du virus polaire : l’aurais-je donc contracté ?
La saison 2009 s’achève pour moi d’ores et déjà sur quelques promesses pour 2010…

Mais pour lors, je file dans l’arrière-pays argentin, près de San Rafael, pour quelques cabalgatas dans la Cordillère… Au galop !


























mercredi 11 février 2009

La 4e croisière s'achève…

Vivre dans un microcosme naviguant, perdu soit entre des océans à perte de vue, soit entre les îles de la Terra Incognita du continent antarctique, c'est une aventure en soi. A mesure que les semaines passent, confinés dans notre navire ou sur quelques plages délimitées, nous apprenons à vivre ensemble : la petite équipe des naturalistes français se dandine comme elle peut, le plus joyeusement possible, au milieu des passagers américains et des collègues anglophones pas aussi attachants que les autres fois. On a changé de commandant, le ton est à la bonne humeur et de ça, on se délecte ! Les conditions climatiques et le temps disponible me permettent encore d'apprécier de nouvelles situations, de nouvelles balades, de nouveaux débarquements : cette semaine, ce fut une rando sous un soleil éclatant sur l'île de la Déception, habituellement inlassablement sous les nuages (quoi, tant de sommets enneigés autour ?), la découverte d'une île où nichent ensemble les 3 espèces de manchots, ou l'approche des nids de pétrels des neiges, parmi les oiseaux les plus rares (et les plus beaux, forcément !) de l'Antarctique…
Aujourd'hui, c'est la (demi-)journée de repos à Ushuaia : décrassage de mollets, courses, empanadas, et c'est reparti pour la dernière croisière de la saison !

En bonus du jour, petit collector des questions débiles !
Deux tout jeunes manchots se réchauffent sous l'un des parents, leurs deux têtes cachées sous son ventre.
- Oh regarde Cathy, qu'est-ce qu'ils font, les 2 poussins, ils tètent ?

Deux phoques se reposent sur une plaque de banquise.
- Ce sont des mammifères marins, les phoques, c'est bien ça ?
- Oui, tout à fait.
- et les baleines aussi ?
- Oui.
- Alors pourquoi on ne voit jamais de baleines se reposer comme ça sur la banquise ?
- …

- Ca pond dans quelles régions, déjà, les baleines ?

Après 5 jours en Antarctique, 10 débarquements, 6 conférences…
- C'est quoi dans l'eau, là, ces espèces de canards ?
- Vous voulez me montrer les manchots ?
- Ah, ce sont des manchots, ça ?















lundi 2 février 2009

Entre Corinthian et Diamant...

Escale à Ushuaia, les 11 jours à bord du Diamant s'achèvent... les passagers suivants arrivent. 5h en ville me permettent de déambuler dans les rues de la ville du bout du monde, de cafés Internet en magasins, rapidement pour faire le plein des articles qui me manquent (ou que j'ai cassés et perdus !) et prendre et donner quelques nouvelles !
Une croisière toute différente sur le Diamant par rapport à celle du Corinthian : les 200 passagers exigent une organisation stricte et rigoureuse, l'équipe est dirigée plus fermement, les zodiacs sont conduits par des marins professionnels ; mon rôle est tout différent ! S'habituer à ce nouveau rhytme, soutenu (on est parfois à pied d'oeuvre de 4h du matin à 23h) et prendre mes repère avec une nouvelle équipe représente en soi un nouveau challenge. Mais au-delà de ces aspects, et une fois les amitiés établies, la beauté de l'Antarctique s'impose rapidement.
En 3 ans et 9 croisières, je n'avais jamais eu la chance d'observer des orques ; c'est désormais chose faire, puisqu'à trois reprises, ces supers-prédateurs ont croisé, soit mes yeux éblouis (même du haut d'une colline, leur immense nageoire caudale étonne), soit le trajet du bateau. Dans ces cas, c'est un véritable ballet qui s'organise, et certains de ces grands dauphins frôlent quasiment la proue. Quel Spectacle !
Je ne pensais jamais pouvoir observer de manchot empereur : et pourtant, il était là, le juvénile éloigné de sa colonie, se reposant sur un iceberg ! Durant la croisière en zodiac, sa grande taille m'a de suite interpelée, et même si les couleurs de son plumage ne sont pas aussi brillante durant sa première année, le doute n'est pas possible ! Youpiii !
Phoques léopards et baleines à bosses étaient aussi présents, et à chaque fois, l'émotion me saisit de pouvoir approcher de si prés ces formidable animaux.
Sur des glaciers j'avais déjà marcher, mais cette fois-ci, nous avons débarquer sur la banquise : Nicolas-super-expert nous a permis d'arriver sur une plaque dérivante et de tester la sensation de flotter sur ces minces couches de glaces de mer... Waouuu !
Y aura-t-il des instant aussi intense lors de la prochaine croisière ? Je ne peux que l'espérer ! Affaire à suivre !