Shetlands du Sud

Shetlands du Sud
Gorfou Macaroni à Elephant Island

vendredi 28 mars 2008

24 mars - Je rentre à la maison

Antarctique, Sub-antarctique, Afrique... bonnet et écharpe oubliés au fond du sac, c'est aussi l'été à la pointe de l'Afrique, mais en claquette et débardeur !
Les touristes ont visité les plus beaux sites en moins de temps qu'il n'en faut pour l'écrire (brrrr, quelle terrible façon de "voyager"), clic-clac Kodack un peu partout, du Cap de Bonne Espérance au jardin botanique -le plus riche au monde-, et s'en sont allés. Leur dire au revoir, après ces trois semaines passées ensemble, à les aider, les écouter, leur apprendre des choses, découvrir leur vie, recevoir leur compliments si touchants, dîner et déjeuner avec eux, m'a une fois de plus émue... Idem pour l'équipe de naturalistes, que, bien que moins attachante que les précédentes, je ne voudrais pas déjà quitter. Mais point de larme cette fois-ci : Anne et moi restons ensemble pour quelques jours de vacances au soleil, hébergées dans la jolie maison au bord de l'eau de sa copine sud-africaine. Toutes les deux, nous alternerons à loisirs les balades-baignades dans les rouleaux, les virées en montagnes, les bières sur les terrasses, les visites chez des amis d'amis, les flâneries dans quelques boutiques à souvenirs, et surtout des heures et des heures de discussion comme je les aime !
3 jours de farniente, c'est peu, mais ils auront fait la différence : ma saison "antarctique" se termine dans le bon, le beau et l'amitié : je suis ravie...
A l'année prochaine ?









20 mars - la dernière croisière s'achève

Après 19 jours passés à bord du Corinthian2, nous voici arrivés au terme du voyage en bateau, et pour moi au terme de mes croisières en Atlantique Sud...
C'était le plus luxueux des navires, avec ses grands salons aux fauteuils confortables, sa salle de conférence dotée de 3 écrans, ses services de massage et de coiffure, son service de bar gratuit, et ses cabines spacieuses où l'on peut s'oublier à admirer l'océan par une fenêtre immense. Presque aussi bien que le Diamant français de début janvier, mais avec 2 fois moins de passagers (et donc 2 fois plus de temps à terre !). Cette cabine de rêve, je l'ai partagée avec Anne, ma super partenaire de l'année dernière, mon modèle en terme de naturaliste-conférencière et ma complice de fou-rires ; grâce à elle et aux arrêts de rêve qu'on a fait, la "croisière-expédition de Cap à Cap" a été un nouveau régal.
3 jours ensoleillés dans les splendides Malouines, dont une matinée à la plage de Saunders et sa faune exubérante (combien d'espèces au kilomètre carré ?!?), suivies de 3 jours en Géorgie du Sud, ses glaciers invraisemblables, ses 200 000 couples de manchots royaux, ses albatros fabuleux, ses milliers d'otaries à fourrures et sa mer turquoise... Rien à faire, il m'est impossible de ne pas succomber devant tant de richesses.
Mais contrairement à "la dernière fois", j'arrive à me ressaisir ! et se rajoute désormais à mes visites commentées le transport en zodiac des passagers : cette fois, je me lance, et voguant entre navire et plage, je jubile aux commandes de mon vaisseau fendant l'air ! Youpiii !
Après ces deux archipels extraordinaires, Tristan da Cunha, abritant le village le plus isolé au monde, planté sur les contreforts d'un volcan sauvage qui se dresse, tout droit, au milieu du plus impétueux des océans, entouré de tempêtes et de brouillard, semble bien fantomatique. On aura mis 4 jours pour s'en approcher, on mettra 5 pour s'en écarter et retrouver un nouveau continent, sans même avoir pu y débarquer l'expédition staff !!! Tous les naturalistes étaient à l'écoute de leur radio, prêts à fouler cette terre inhospitalière, mais les vagues, houleuses et écumeuses à souhait, en auront décidé autrement : on se contentera d'observer l'île depuis les ponts... Beuh, 9 jours d'affilé en mer, voilà le résultat !
Mais les journées ont vite défilé : séances de massage (hé hé, je craque !), de conférences (toute ma panoplie y est passée !), de vélo d'appartement, de nettoyage de bottes, de rédaction de compte-rendus, etc... Avec Anne, je me suis même essayée au cours de français, qui ont évoluer vers des cours de chant (français) et un spectacle à la soirée du Commandant !
Arrivés en Afrique du Sud, Cape Town nous accueille. Finie l'expé, on se transforme tous en gentils accompagnateurs ! Les bus sont garés à côté du port, on de dépêche d'y aller.... (le voyage n'est pas encore fini...)















vendredi 29 février 2008

29 février, dernier jour de vacances à Ushuaia

6 jours sans touristes à guider ni conférences à donner ! Des grasses matinées à loisirs, des repas pris au lit (et oui !), quelques bons films, deux soirées pizzas-coca chez un couple d'amis, et surtout plein de très belles balades : les environs d'Ushuaia, très montagneux, sont magnifiques ! Les nombreux glaciers ont cédé le pas aux forêts, d'où émergent des sommets rocailleux et arides, attirants à souhait ! J'y ai grimpé vite ou nonchalamment observant les jolies fleurs qui y poussent ou tchatchant avec des promeneurs rencontrés ça et là... De là-haut, vue panoramique sur le canal de Beagle et les îles chiliennes...
Le reste du temps, préparation de nouvelles conférences et apprentissages des espèces sud-africaines.
Demain, c'est le grand départ : j'embarque à bord du Corinthian 2, qui s'engage pour 3 semaines dans l'Atlantique Sud, pour visiter 3 îles subantarctiques. Les Malouines et la Géorgie du Sud que j'ai déjà visitées il y a 4 semaines (huuum, je me réjouis !) et le très isolé archipel de Tristan Da Cunha, réputé être exceptionnel pour son avifaune endémique.
Nombreux jours de navigation en pleine mer (11 au total), comme d'habitude un petit stress m'habite !! Suite au prochain numéro !




samedi 23 février 2008

23 février, l'Andrea s'en repart sans moi...

Les débuts difficiles vécus lors de la première croisière américaine sont bien loin, et comme à chaque fois, les séparations sont douloureuses. Séparation d'avec l'équipe de naturalistes, de plus en plus attentionnée et chaleureuse, du personnel philippin et croate du bateau (cuisiniers, cabiniers, barman,...), adorable, et cette fois même de certains passagers, dont les compliments généreux m'ont sacrément émue. Mails, téléphone, carte d'au-revoir, lettre, pourboires, invitation, larmes, cadeau, cette ultime croisière à bord de l'Andrea s'est déroulée sous le signe de toute les émotions possibles... Dur dur pour le coeur d'artichaut que je suis (arglll) !
Mais me voilà désormais dans ma luxueuse chambre d'hôtel à Ushuaia, avec presque une vue sur la mer.
Objectifs de la semaine à venir : repos, dodo, randos si le temps capricieux d'Ushuaia le permet et... boulot ; et oui, le Corinthian 2 m'entrainera en Afrique du Sud, à Cape town, et moi, je ne connais pas les pioupious africains - oups !
Bye bye Antarctica, à l'année prochaine !

jeudi 21 février 2008

21 février : dans le Drake...

Ce groupe d'Américains (65 ans de moyenne d'âge) a été incroyable ! Qu'il vente, qu'il gèle, qu'il neige, que le zodiac soit glissant et submergé de vagues ne les a pas arrêtés une minute ! Toujours le sourire aux lèvres, ravis de pouvoir sortir et de tremper les pattes dans l'eau, soucieux d'en apprendre tous les jours davantage et généreux en compliments, parfois trempés jusqu'aux orteils et branlants sur leurs cannes (dans tous les sens du terme), ils ont contribué à rendre cette croisière vraiment chouette.
Pour nous, les sorties se sont enchaînées à un rythme d'enfer, sans pause, mais dans une ambiance euphorique. La moitié ne sait toujours pas reconnaître un albatros d'une mouette, et se demande quels sont les condors qu'on voit passer dans le ciel, mais tous sont prêts de 6h à 23h, enthousiastes et contents... Même quand il s'agit de danser WMCA à l'occasion de l'unique soirée "talent show", ils sont tous présents (certains en pantoufle et jogging) !
De moins en moins de manchots occupent les colonies, désormais fréquentées par des troupeaux d'otaries à fourrure, mais les observations de baleines à bosses se succèdent tous les jours : quel spectacle !!
Désormais à bord du bateau pour les 2 prochains jours, je me consacre à la réalisation du CD de photos que nous vendrons aux passagers, à la révision de mes conférences, et surtout à récupérer un peu !....












vendredi 15 février 2008

Sous le soleil d'Ushuaia...

Pas un nuage dans le ciel, 20°C, une douce brise souffle sur le port de la ville... En cette journée d'escale à Ushuaia, entre le départ des derniers passagers et l'arrivée des premiers suivants, 6h seulement nous sont accordées. Mais c'est suffisant pour profiter de cette journée exceptionnelle : le glacier Le Martial surplombe la ville et n'est qu'à 1/2h de taxi du port. Je connais l'endroit, Shae, ma partenaire de cabine m'accompagnera pour la rando. C'est la première fois depuis le 4 janvier que je peux me dégourdir les jambes !!! Marcher, se coucher dans l'herbe, sentir des fleurs, écouter le glouglou des ruisseaux... du pur bonheur (si si !!)...
Nous revoici gonflées (presque) à toc pour la croisière suivante ; sur le bateau, en cette belle soirée où l'Andrea quitte le canal de Beagle direction l'Antarctique, 96 Américains à bord, le sourire s'est installé sur les visages de l'"expedition staff"...



mercredi 13 février 2008

14 février : entre deux croisières

Nous sommes arrivés avec 24h de retard à Ushuaia lors de la dernière croisière, pas plus. Nous attendait alors le meilleur groupe de passagers que j'ai jamais eu : pleins de jeunes, 19 nationalités au total, des bouts-en-train et des voyageurs, des sensibles et des chaleureux, et les guider à travers les 7 îles sur lesquelles nous avons débarqué a été pur plaisir. Beaucoup de travail pour notre petite équipe et pour la seule ornitho que j'étais, mais le retour a été d'autant plus émouvant. Côté faune, nous avons été gâtés par une ribambelle de dauphins et de baleine à bosse, et par la présence de 7 albatross hurleurs en même temps autour du bateau : waouuu !
Mais la croisière s'achève déjà, les Français avec j'ai sympathisé continuent leur route (salut à vous, Elisabeth et Jacques !), et je me prépare à accueillir le prochain groupe de passagers, qui arrivent dès demain 16h. Petit break d'une demi-journée, et hop, c'est reparti pour un tour... (j'en serai alors à mon 6e passage du Drake (les fameux 40e rugissants, 50e hurlants et 60e déferlants) et presque toujours autant malade, argllll !).